Quelques scandales sanitaires en Chine
Posté par ITgium le 16 novembre 2012
Liste peu exhaustive.
Des milliers de cochons morts dans une rivière
Les pêcheurs de Xinfeng sont en colère. Ils trouvent plus de cochons morts que de poissons dans la rivière ces temps-ci. « Dans tous les villages alentour, des fermiers jettent les carcasses à la rivière. Comme ils attendent la tombée de la nuit, nous ne les voyons jamais faire. Sinon, nous les en empêcherions, car la qualité de l’eau s’est nettement détériorée et le poisson n’est plus bon », s’exaspère Wu Liuchun, 73 ans.
Depuis les congés du Nouvel An chinois, mi-février, le flot de porcs à la dérive a atteint un niveau inédit, même si M. Wu a identifié le problème de longue date : « Il en arrive très fréquemment, depuis quatre ou cinq ans. » Une pêcheuse dit en avoir compté 17 au cours de la seule journée du samedi 16 mars. A cette même date, les autorités de Jiaxing, la ville sous l’administration de laquelle sont placés cette petite commune de l’est chinois et les villages alentour, 3 500 porcs ont été sortis des eaux. Une soixantaine de kilomètres en aval, les agents de la municipalité de Shanghaï en ont repêché près de 9 500 en huit jours, portant le total à 13 000 carcasses sorties des eaux au cours de ce que la presse qualifie de « crise des cochons flottants ».
Selon le ministère de l’agriculture, 16 animaux sont morts du circovirus porcin et sept de diarrhées sur les 36 testés à Jiaxing, tandis que, à Shanghaï, 13 des bêtes envoyées en laboratoire – sur un total inconnu – sont mortes du circovirus, non transmissible à l’homme. L’affaiblissement des porcelets au…
Des choux au formol
En mai 2012, l’agence de presse étatique, Xinhua, révèle que des marchands chinois enduisent les choux de formol avant le transport pendant la saison chaude. Peu onéreux, ce produit, qui provoque des irritations et est classé comme cancérigène, permet d’éviter que les légumes ne s’abîment durant les longs trajets dans des camions non réfrigérés. Selon la presse locale, cette pratique était commune depuis au moins trois ans dans la province du Shandong (dans l’est de la Chine), une région agricole majeure. En 2010, certains maraîchers chinois avaient également trempé des champignons dans l’eau de javel, afin de les blanchir.
L’industrie agroalimentaire chinoise est touchée par un nouveau scandale, concernant cette fois des choux au formol. L’agence de presse étatique, Xinhua, a révélé, le 7 mai, que des marchands de choux chinois enduisent les légumes de cette substance nocive avant le transport pendant la saison chaude.
Peu onéreux, ce produit permet d’éviter que les choux ne s’abîment durant les longs trajets dans des camions non réfrigérés. Le formol provoque des irritations et est connu pour être cancérigène. Selon la presse locale, cette pratique est commune depuis au moins trois ans autour de Qingzhou, dans la province du Shandong (dans l’est de la Chine), une région agricole majeure. Les commerçants pouvaient ainsi vendre leurs choux à meilleur prix après plus de dix heures dans les transports.
Les autorités de Qingzhou ont depuis lancé une inspection touchant 80 marchands grossistes et 400 fermiers. « Nous avons demandé aux commerçants d’utiliser des camions réfrigérés pour le stockage », a déclaré Liu Shengtian, le sous-directeur du Bureau de l’agriculture local, à l’agence Xinhua. Les autorités s’interrogent toujours sur la manière de punir les commerçants qui se livrent à cette pratique, a concédé M. Liu, en l’absence de lois pénalisant l’utilisation de formol sur les produits agricoles.
Les tests réalisés par les agences sanitaires chinoises visent en effet l’utilisation de métaux lourds ainsi que de pesticides mais rien n’a été prévu jusqu’à présent sur le formol. La presse locale a pourtant déjà fait état par le passé de l’utilisation de cette substance sur des champignons, des fruits de mer, et dans la production du « tofu de sang », un mets à la texture du pudding et préparé, en principe, à base de sang de porc.
Aliments douteux
Les craintes sur les choux se sont étendues au cours du mois de mai, même si aucun cas de consommateur tombé malade n’est relayé jusqu’à présent. A Canton, une inspection sanitaire surprise sur un grand marché a permis de détecter la présence de formol sur 120 tonnes de choux.
On ne compte plus en Chine les aliments douteux depuis qu’a éclaté, en 2008, l’affaire du lait en poudre coupé à la mélamine, une résine industrielle, causant des problèmes rénaux à 300 000 bébés. Affaire à la suite de laquelle Zhao Lianhai, dont l’enfant était tombé malade après avoir ingéré du lait toxique, fut condamné à deux ans et demi d’emprisonnement pour avoir mobilisé les familles de victimes.
Face aux craintes du public, les autorités se lancent à grand bruit dans des campagnes ponctuelles d’inspection et de répression. Elles semblent toutefois démunies face aux évolutions rapides de l’industrie, tandis que le système politique empêche l’émergence d’agences sanitaires réellement indépendantes.
La récupération des huiles de cuisson utilisées dans les gargotes les moins chères pour les réemployer a ainsi fait l’objet d’une campagne l’an dernier mais reste une source de préoccupation. Ce mois-ci, les autorités se sont attaquées aux fausses oreilles de cochon, à base de gélatine.
Un sondage réalisé en mars par le Centre de recherche sur l’opinion publique de Canton auprès d’un millier de personnes révèle que 46 % des habitants de cette ville majeure du sud-est ne pensent pas que leur alimentation est sûre, seulement 11 % ayant pleinement confiance dans la qualité de leur nourriture. 52 % des personnes interrogées jugent que les autorités ne font pas assez pour enquêter sur les pratiques illégales dans l’industrie.
Des pastèques explosives
Près de 50 hectares de cultures de pastèques, dans la province orientale du Jiangsu, sont perdus après que les fruits ont explosé en mai 2011. Les experts évoquent l’utilisation excessive dans les cultures de forchlorfenuron, un produit chimique qui favorise la division cellulaire et permet d’augmenter la taille des fruits, d’améliorer leur couleur et les rendements.
Une vague d’explosions… de pastèques. Voilà le problème auquel sont confrontés des agriculteurs chinois, qui voient leurs champs transformés en « champs de mines », selon la télévision chinoise, citée par 20 Minutes. Près de 50 hectares de cultures de pastèques, dans la province orientale du Jiangsu, ont ainsi été perdus.
Comment expliquer ces mystérieuses explosions ? Des experts chinois évoquent l’utilisation excessive dans les cultures de forchlorfenuron, un produit chimique qui favorise la division cellulaire et permet d’augmenter la taille des fruits, d’améliorer leur couleur et les rendements. Mais selon les médias, des paysans n’ayant pas eu recours au produit chimique ont eux aussi subi des pertes. Cette fois, ce seraient des fortes précipitations qui seraient en cause.
Quelle que soit la raison de ce phénomène, il est susceptible de renforcer le manque de confiance des Chinois face aux produits de leur agriculture, qui recourt massivement aux engrais chimiques.
Petits pains
C’est le printemps des scandales alimentaires en Chine : dernier en date, des petits pains (mantou) à la vapeur vendus dans les supermarchés à Shanghai, et dont le fabricant avait altéré la composition : de la teinture jaune avait été ajoutée pour que les petits pains aient la couleur du maïs, et toutes sortes de composants chimiques n’étaient pas indiqués sur le paquet.
Enfin, une grande partie des 300 000 mantou livrés depuis janvier avaient été recyclés dans de nouveaux emballages alors que leur date d’expiration était dépassée. C’est un programme de la télévision qui a révélé le subterfuge.
Quelques jours auparavant, un cas de lait frais empoisonné dans la province du Gansu, qui a provoqué la mort de trois enfants et en a rendu malade 36 autres, a d’abord ravivé la psychose de la contamination à la mélamine. L’enquête de la police a révélé qu’un couple de fermiers s’était vengé de son voisin en introduisant du nitrite dans sa production laitière.
Porc au clenbutérol
Fin mars, du porc au clenbutérol, un additif à usage vétérinaire, aussi utilisé par les culturistes, a de nouveau été découvert, cette fois dans les produits d’une marque qui appartient au premier producteur de porc chinois, le groupe Shanghui. Des centaines de personnes étaient déjà tombées malades après avoir mangé du porc contenant du clenbutérol à Shanghai.
C’est bon signe. C’est signe que la Chine va bientôt être obligée de développer son marché intérieur, sa consommation, et tous les organismes en charge de contrôles. Cela signifie qu’elle déversera moins de capitaux en recherche de placements dans nos économies essoufflées. Déversements qui provoquent baisses des taux des bons du Trésor US, augmentation de l’immobilier et crises de subprimes. Donc moins d’instabilités.
Du lait aux nitrites
Quelques jours auparavant, du lait frais est empoisonné au nitrite, un engrais agricole, dans la province de Gansu, au nord-ouest du pays. Bilan : 3 enfants morts et 36 gravement malades. L’affaire ravive la psychose de la contamination à la mélamine. Mais l’enquête policière finit par révéler que l’introduction de nitrite résulte d’un acte criminel intentionnel : un couple de fermiers avait en réalité empoisonné la production laitière de son voisin par acte de vengeance.
Le lait à la mélamine
C’est le principal scandale alimentaire et sanitaire chinois : en mars 2008, de la mélamine est retrouvée dans le lait en poudre pour nourrissons de la marque Sanlu, très populaire dans le pays. Le composant chimique toxique, utilisé frauduleusement dans l’industrie alimentaire pour faire monter artificiellement le taux de protéine, entraîne la mort de 6 nourrissons et en contamine près de 300 000, qui seront atteints de maladies chroniques. La fraude, organisée à grande échelle, met en cause 22 sociétés laitières chinoises. Mais, pour éviter de ternir la réputation de la Chine à la veille des Jeux olympiques, le scandale n’est révélé que plusieurs mois plus tard. Début 2009, la justice condamne 21 personnes, dont 3 à des condamnations à mort. Preuve que la politique de contrôle sanitaire n’a pas été réformée, les scandales de lait frelaté sévissent toujours en Chine.
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