Rue française de Tianjin
Posté par ITgium le 5 octobre 2009
Deux sujets :
Génèse d’un projet abandonné
Société de gestion de la rue Française de Tianjin
Génèse d’un projet abandonné
Voilà quatre ans avec mon ami Franck Filatriau, nous avons présenté au Comité du District de Heping où se trouvent les vestiges de l’ancienne concession française le projet de création de la « Rue Française de Tianjin ».
Sommairement résumé, il s’agissait d’une proposition à double détente : architecturale et commerciale. Nous visions tout à la fois la restauration de certaines bâtisses et la constitution d’une « société de gestion » visant à accueillir des enseignes françaises.
Notre idée était simple : rassembler une vingtaine de créateurs ou PME autour du projet d’une reconfiguration du lieu à la fois sur le plan architectural et commercial. A notre sens, cette démarche visait, d’une part, à donner toutes leurs chances à de petites entreprises/créateurs/artisans et, d’autre part, à diminuer les risques encourus par chacun.
Forts de cette orientation, nous avons alors plaidé notre projet auprès de différentes chambres de métiers en France. Nous avons été alors surpris par l’accueil favorable. Beaucoup de PME ou de simples créateurs adhéraient à l’idée, la rue Française de Tianjin constituant à leurs yeux un tremplin pour une activité commerciale plus large en Chine.
Nous avons ensuite structuré notre projet avec l’appui de la filiale hôtelière de TEDA (TIGH) laquelle s’était portée acquéreur d’une surface de 72 000 m2 dans ce même quartier, très exactement autour de la rotonde.
Tablant sur l’hypothèse le présence d’une vingtaine d’enseignes, nous avons estimé nos besoins de financement courants à hauteur de 1 200 000 euros, cette somme permettant, d’une part, la mise en place d’une logistique, d’une stratégie de marketing et la constitution d’une mini centrale d’achat au service des participants et, d’autre part, la prise en charge de tout en partie des frais d’aménagement des magasins, la restauration patrimoniale relevant de la TIGH.
Par le biais de sa filiale financière, un groupe Taiwanais très présent à Tianjin retenait l’option d’un apport de 400 000 euros. Un Australien s’accordait sur un montant de 75 000 euros. De notre côté, nous étions prêts à mettre 300 000 euros sur la table. Toutefois, le montant demeurait insuffisant. Nous avons alors sollicité les banques françaises établies à Beijing et ce, sans aucun résultat. Nous avons aussi sollicité auprès de la Coface la mise en place d’une ligne de crédit à hauteur de 200 000 euros, destinée à aider les initiatives intégrant le « groupement ». En vain également ! Nous avons ensuite contacté des entreprises chinoises locales lesquelles pourraient avoir intérêt de partager une enseigne avec un créateur français. Certes l’idée leur plaisait mais aucune ne voulait investir directement.
Nous le reconnaissons maintenant. Malgré nos efforts, la structuration financière du projet demeurait faible (il faut le dire, nous ne sommes pas compétents sur le sujet). Toutefois, l’abandon du projet vient surtout de la décision de la TIGH de suspendre sine die sa participation à la restauration des bâtisses. Il est vrai que la filiale était engagée alors dans d’innombrables projets dont celui de la TEDA Town de Tianjin, peut-être était-ce trop ?
Faute de financement, le projet a été abandonné. Peut-être sommes-nous un peu les responsables de cette situation car à l’époque nous n’avons pas su trouver une personne vraiment compétente qui puisse le porter (ce qui n’est pas notre cas). Par ailleurs, nous étions déjà très pris sur des projets industriels dont, notamment, celui de Paneurochina à Tanggu.
Nous regrettons cette issue.
Toutefois, comme nous pensons qu’il va de l’intérêt de la France de présenter une offre qui rassemblerait diverses entreprises/créateurs, nous sommes toujours prêts à apporter notre collaboration et quelques moyens à la mise en place de ce projet si d’aventure il devait revoir le jour.
Société de gestion de la rue Française de Tianjin (texte établi en 2005)
Tianjin héberge une ancienne concession française rassemblant une centaine de bâtisses, en centre ville dans un quartier très commerçant. Le périmètre recouvre une superficie de 80 hectares.
Au cœur du Heping district (centre), nous créons une rue française intégrant la rénovation du bâti et la restauration du mobilier urbain (fontaines, trottoirs, luminaires, bancs, etc.).
Dans cette rue, nous comptons développer une offre commerciale française.
Nullement réservée aux marques et aux structures établies, la société de gestion de la Rue Française de Tianjin accueillera des commerces, des petits entrepreneurs, des créateurs (bijoutiers, stylistes, etc.), des artisans (pâtissier, coiffeurs, restaurateurs, etc.), d’autres initiatives individuelles.
Les activités sont organisées dans le cadre d’une société de gestion offrant une organisation commune et mutualisée des besoins (autorisations administratives, assurance, un aspect marketing, livraison marchandises, logistique et éventuellement comptable).
Un couplage avec une activité industrielle réalisée sur place est également envisageable.
Cette démarche vise à diminuer les risques encourus par chacun, les dépôts bancaires, mais également à donner toutes leurs chances à de petites entreprises, de marques peu connues, voire à des simples particuliers. Cette initiative s’adresse aussi à de simples artisans (pâtissier, coiffeurs, restaurateurs…). De surcroît, elle concerne tous les métiers, en particulier, ceux du luxe.
La société de gestion sera établie dans le cadre d’une “ joint-venture ” qui pourrait, en outre, élargir ses compétences à celle, plus large, de favoriser la venue de touristes européens à Tianjin.
François de la Chevalerie (Junma)
Franck Filatriau
Octobre 2009
Blog : http://chine.unblog.fr/